Conçu pour résister aux pressions de l’eau, le Nikonos impose une mécanique dense.
Pourtant, il ouvre un champ d’images où la précision se retourne en instabilité. Ce qui devait être net se brouille, ce qui devait durer s’efface.
Chaque déclenchement taille une brèche dans l’instable. L’eau absorbe la lumière, altère les contours, brouille la matière. Les rivages s’érodent, les marées effacent, le sel ronge.
Le métal brut du boîtier contraint et s’accorde dans le même geste : durée et dissolution, impact et dispersion, ancrage et dérive.
Cette série est un hommage à ce boîtier, initiateur de mon regard.
Des ondes hors du temps,une harmonie antérieure et à venir.
Les pionniers du surf l’avaient reconnue, en avaient fait le cœur d’une philosophie de l’élan et de la paix. Aujourd’hui, cet héritage vacille.
Les étendues vides, traversées par les habitants et leurs enfants, subissent la pression d’un tourisme exponentiel. Cette philosophie, autrefois centrale,
s’est muée en un reflet déformé et algorithmé par les circuits du tourisme moderne.